J’ai toujours fréquenté plus de murs que de filles nues / Entre routine et rapines grise est mon avenue / A garder jalousement sa rage serrée entre les dents / Je vis le vide en attendant le bus de minuit pétant / Je plaisante et reconstitue mes rêves en braille / Et bois ma torpeur avec des glaçons à la paille / En attendant qu’le temps me rattrape à la rame / Moi je mise tapis sur des pompes cardiaques en panne / 1000 nuits à tuer, première symphonie de Brahms / Attendre l’instant où de nouvelles défaites s’entassent / Nous sommes les restes d’une époque sans appétit /Avec des déceptions heureuses tout au fond des rétines / Nostalgiques comme le boxer poète et son flingue / Je traine avec le parfum d’un ange sur mes fringues / J’écris par maladie pas pour baiser en fait divers / Car la vie est courte comme un micropénis un soir d’hiver
Billie dans le jux box, des ciels me poussent sous l’épiderme / Que je déchire en lambeau et puis revend en dépit d’air / Poitrine en guimauve mosaïque de bris de lune / Nuage à particules au cœur d’une épaisse brume / Lisant Bukowski je pensais poèmes et filles / Mort des chimères à l’heure où la nuit se déshabille /J’oscille entre cœur de silicate et silicone / Avec des types genre Louis Calaferte en p’tites icônes / Je suis l’erreur à l’état pur, ma poésie en ligature / Victime de ma propre dictature, une p’tite rature / « T’assures » ils disent, ça réchauffe mais ne soigne pas / A 27 piges ma saleté de noirceur ne s’éloigne pas / Je parcours la ville en vie, loin des viles envies / Zigzaguant entre des foules de marionnettes sans fils / Qui s’enfuient loin de folles minutes qui s’enfilent / Pour finalement flotter, se réincarner en cil / Ensuite… rire de bon cœur tout ça n’est pas si noir / Juste que parfois le sort est une vraie patinoire / J’avais les mots et puis plus rien, sinon de l’à peu près / Chacun sa façon de traverser cette solitude peuplée (X2)